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Prisonnier politique et victime:

Les ennemis de la République contre Jean Zay:

La carrière de Jean Zay avait été brillante. Cette carrière n'offrait guère de prise à la critique. Le ministre avait été unanimement apprécié. L'homme politique avait mis sa conduite en accord avec ses opinions : partisan de la fermeté envers Hitler, il avait fait toute la guerre comme sous-lieutenant adjoint au colonel commandant le train de la IVe armée. Il résumait cependant tout ce que la droite vichyssoise détestait. Juif par son père, protestant par sa mère, ouvertement franc-maçon, il témoignait de la capacité de la Ille République à produire un personnel politique compétent et responsable.

Il n'avait été compromis dans aucun scandale et ne devait son succès à aucun marchandage politicien ; on ne pouvait le traiter ni par la condescendance comme les médiocres ou les indécis, ni par le mépris comme les lâches ou les affairistes. On lui voua donc une haine froide, ainsi qu'à Mandel, et pour les mêmes raisons. Blum, Reynaud, Daladier, emmenés en Allemagne, survécurent à l'occupation. Mandel et Jean Zay furent assassinés. Ce sont les seuls hommes politiques à qui Vichy ait fait payer de leur vie d'avoir incarné la tradition républicaine et la résistance à Hitler.

28 mars 1933 : inspection des installations de défense aérienne du Loiret par le Maréchal Pétain suivi de Jean Zay au second plan.

Adversaire des ligues d'extrême droite

Jean Zay est l'un des adversaires les plus résolus des Ligues d'extrême droite. Artisan du Front Populaire, que la droite dénonce comme une "colonisation juive", partisan du soutien à l'Espagne républicaine, il est bientôt accusé de pousser à la guerre par hostilité au régime hitlérien. La droite puise volontiers dans les arguments de l'extrême droite.

Le 28 mars 1933, Jean Zay rencontre le Maréchal Pétain, venu inspecter les installations de défense aérienne du Loiret. Le Préfet Jozon a invité Jean Zay à sa conférence : le Maréchal s'étonne de la présence du jeune député, qui quitte la salle et qui menace d'une interpellation à la chambre. Les excuses sont embarrassées. Un affrontement prémonitoire.

Antisémitisme

La haine antisémite se polarise sur "le Drapeau", un pastiche antimilitariste à la manière de Gustave Hervé, écrit par jeu à dix-neuf ans. Ce texte est communiqué à la presse locale d'extrême-droite, et utilisé comme un argument électoral dès 1932, censé prouver l'appartenance de Jean Zay à "l'anti-France". II est publié en 1934 par la grande presse antisémite nationale (Candide, Gringoire Je Suis Partout, l'Action Française après 1936), et ressurgira à chaque étape de la carrière de Jean Zay.

L'affaire du Massilia:

Déclaration de guerre

Le 2 septembre 1939, la guerre est déclarée. Jean Zay, membre du gouvernement, n'est pas mobilisable. Il donne toutefois sa démission pour s'engager : "... Agé de 35 ans, je désire partager le sort de cette jeunesse française pour laquelle j'ai travaillé de mon mieux au gouvernement, depuis 40 mois ; Je demande donc à suivre le sort normal de ma classe", écrit-il au président du Conseil.

Le 19 juin 1940, au cours du repli de la IVe Armée sur Saint-Flour, il apprend que les parlementaires sont convoqués à Bordeaux. Hostile à l'armistice demandé depuis 48 heures par Pétain, Jean Zay veut continuer la guerre en Afrique du Nord. Le 20 juin, avec 27 parlementaires, il s'embarque sur le Massilia, pour rejoindre les pouvoirs publics qui doivent se replier sur Alger.

Le 18 juin, devant la rapidité de l'avance allemande, le gouvernement Pétain, installé depuis le 16 juin, décide son transfert, et celui des parlementaires, en Afrique du Nord. Les plus farouches adversaires de l'armistice embarquent le 20 juin à bord du Massilia : Campinchi, Daladier, Mandel, Mendès France, Zay, ... Mais le gouvernement, sous la pression de Pierre Laval, renonce à partir. Il transforme alors en "fuyards" et "déserteurs" les passagers du Massilia, dont il empêche le retour, et qu'il jette en pâture à la presse. Ils sont retenus au Maroc pour ne pas gêner la mise à mort de la République, le 10 juillet, à Vichy, lors du vote des pleins pouvoirs à Pétain. Le piège s'est refermé.

Le Massilia

Procès et condamnation de Jean Zay

Pierre Mendès France

A Rabat, le 24 juillet, les quatre députés mobilisés du Massilia apprennent par la radio qu'ils sont inculpés d'abandon de poste et de désertion. Jean Zay est la cible principale ; premier interpellé, le 16 août, il est transféré à Clermont-Ferrand. Pendant l'instruction, bâclée en moins de 5 semaines, la presse aux ordres de Vichy se déchaîne : "Pour nous et nos camarades, le jugement est fait d'avance. Nous attendons le châtiment. Mais nous tenons à dire que, si le tribunal manquait à ses devoirs, il y a dans ce pays assez de becs de gaz et de cordes pour faire justice nous-mêmes". (Vie Nationale , 31.8.1940)

Jugé par le même conseil de guerre qui condamnera à mort de Gaulle et Leclerc, Jean Zay, après un simulacre de procès, est condamné le 4 octobre 1940, à la déportation et à la dégradation militaire : la peine de Dreyfus, jamais prononcée depuis. Il se refuse à tout recours en grâce.

Pour les trois autres inculpés, les peines suivent une étrange gradation. Mendès France, juif, secrétaire d'Etat du Front Populaire, est condamné, le 9 mai 1941, à six ans de prison ferme. Viénot, ancien Sous-secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères de Blum, mais d'une vieille famille catholique de droite, est condamné à huit ans avec sursis. Wiltzer, simple député modéré et catholique, bénéficie d'un non-lieu.

En prison:

Jean Zay prisonnier politique

La condamnation prononcée par les juges militaires de Clermont-Ferrand, plus symbolique qu'applicable, se mue en un emprisonnement qui durera 4 ans. A la prison militaire de Clermont-Ferrand, où il reste quatre mois, Jean Zay est voisin de cellule de son ami Pierre Mendès France.

Il est transféré au Fort Saint-Nicolas, prison militaire de Marseille, dans une cellule étroite et glacée : placé au secret, sans lit, sans lumière et sans feu, il tombe malade.

Le 7 janvier 1941, il est transféré à la Maison d'Arrêt de Riom, où il obtient le statut de prisonnier politique : il peut recevoir la visite de sa famille, et, avec autorisation spéciale, de ses amis, il peut lire des journaux et des livres. Ce régime sera durci à plusieurs reprises, en particulier en septembre 1943, après l'évasion du général de Lattre, puis en avril 1944.

Chaque jour, Madeleine et ses filles, le plus souvent accompagnées de Léon Zay, traversent Riom. Un parc est installé pour Hélène, dans la petite cour, sous les deux saules que Jean Zay a plantés. Les visiteurs les plus assidus sont Marcel Abraham, Jacques Kayser, Philippe Serre et Gaston Monnerville. Le détenu fait passer à la Résistance des comptes-rendus du procès de Riom, rédigés d'après les sténographies des interrogatoires.

Jean Zay et ses filles,
à la prison de Riom.

Résistance

Jean Zay écrit à Jacques Kayser pendant le procès de Riom, le 8 avril 1942, une lettre en termes codés où il révèle son rôle dans la transmission des comptes-rendus des audiences (Léon Blum est surnommé "le Bourbon" pour la presse de la Résistance, Paul est Jean Zay, Dominique est Daladier).

La décision du gouvernement de Vichy
 

Vichy, 13 juin. Les ministres et secrétaires d’État se sont réunis en conseil cet après-midi à 17 heures à l'Hôtel du Parc, sous la présidence du Maréchal Pétain.

Sur la proposition du garde des Sceaux, le Conseil a prononcé la déchéance des mandats législatifs de M. Jean Zay, Pierre Viénot, et Paul Antier, ainsi que la déchéance de la nationalité françe d'un certain nombre de personnalités qui ont quitté le territoire métropolitain, entre le 10 mai et le 30 juin 1940, ou de personnes visées par la loi réprimant les menées gaullistes.

Publication de la décision du Conseil des Ministres sur la déchéance du mandat législatif de Jean Zay.

Les "Carnets secrets de Jean Zay"

Des notes prises par Jean Zay au Conseil des Ministres de septembre 1938 à septembre 1939, volées à son domicile, sont publiées en 1941 par Philippe Henriot dans "Gringoire" et "Je Suis Partout", tronquées et accompagnées de commentaires haineux. Henriot les rassemble en 1942 dans un ouvrage, "Les carnets secrets de Jean Zay". Cette publication fait partie du procès intenté par Vichy aux "bellicistes", rendus responsables de la guerre (donc de la défaite), une revanche sur le Front Populaire, après le procès des "déserteurs"à Clermont-Ferrand.

Les carnets secrets de Jean Zay par Philippe Henriot.

Extrait de la préface:

Les notes qu’on va lire n’enrichiront pas la littérature française d’aucune contribution appréciable. Mais leur publication présente pour l’historien un intérêt documentaire de premier ordre. Leur auteur après avoir été pendant trois ans l’inamovible ministre de l’Education nationale du Front populaire, a tristement achevé sa carrière ambitieuse sans gloire devant un conseil de guerre. Il n’y aurait qu’à lui souhaiter l’oubli si des personnages comme lui n’étaient représentatifs d’une époque et d’un monde qu’ils aident, hélas ! à comprendre et à juger.
A une des heures décisives de notre vie nationale, ce petit Juif se trouvait lancé dans la politique par l’aberration du suffrage universel. Il avait débuté dans sa vie en s’essayant à salir le drapeau du pays qui l’avait accueilli. Ces références avaient alors leur prix. D’autant que, que en tête de son infâme pamphlet, l’auteur avait annoncé qu’il songeait à écrire un livre qu’il intitulerait Les Respects. On avait un avant-goût de ce qu’en serait les chapitres. Il ne fallait laisser inemployé un démolisseur de ce cynisme et de cette trempe. Il fut donc un des jeunes députés de France, puis un des plus jeunes ministres. Il faut rendre cette justice à Israël qu’on y pratique la courte échelle d’une façon qui laisse loin derrière les méthodes enfantines des "Aryens".
Ministre, on lui confie la jeunesse. Bonne affaire ! Par la jeunesse, on touche à la famille, cette autre force réactionnaire dont son coreligionnaire Blum s’est déjà occupé… Zay se met d’arrache-pied à l’ouvrage. Mais d’autres préoccupations s’ajoutent à celles de son département : la guerre rôde. Dés qu’il en flaire l’approche, il ne se tient plus de fièvre et commence à noter au jour le jour, ses impressions et ses observations. Par elles, nous pénétrons dans les coulisses où se préparait le drame. Ceux qui croit encore que la France à été jeté dans cette sombre aventure par un sursaut spontané de son patriotisme n’auront qu’à parcourir ces pages pour constater que ce patriotisme a simplement servi de paravent à des hommes qui, pour des fins politiques ou raciales, voulaient la guerre, (…)

En prison : renouement avec l'écriture:

Entre révolte et impuissance

Outre l'injustice de sa condamnation et de sa situation qui le révolte, un sentiment d'impuissance hante le détenu, coupé du monde : "il semble qu'on vous vole un morceau de votre vie, une partie même de votre être , qu'on vous a diminué et rendu infirme, en vous dérobant votre libre arbitre. Vous êtes (...) devenu une chose qu'on manipule, un objet sans défense que des mains indifférentes et vulgaires repoussent dans un coin avec mépris. Véritable supplice que le sentiment d'une totale impuissance...Souvenirs et Solitude.

L'expérience carcérale, douloureuse, devient objet de méditation, nourrie de nombreuses lectures, qui la transforment en occasion de retour sur soi-même, que Jean Zay s'impose de saisir.

Au cours de ce voyage au bout de lui-même, "à la conquête de sa liberté intérieure", se dégage une véritable sérénité de l'individu irréductible.

Jean Zay relève dans des cahiers les titres des ouvrages qu'il lit, comme au temps du lycée. Cinq cents livres en un an et demi, commandés à la bibliothèque. Il transcrit des citations dans d'autres cahiers : Napoléon et Apollinaire, Diderot et Saint-Paul. C'est un plaisir retrouvé.

A l'angle du chemin de ronde,
Un œil blanc veille sur ma nuit,
lampe étrange d'un autre monde,
Froide flammèche de l'ennui,

De son inutile lumière
Je la crois honteuse, et pourtant,
Sous son, immobile prière,
S'enfuit le pas léger du temps.

Le grand mur gris cabossé d'ombres
Étend vers elle ses sueurs
et de son immensité sombre
Écrase la frêle lueur.

Jamais un passant sous la lampe,
Jamais un enfant, un regard,
La peur passe ici seul et rampe
Devant le lumignon hagard,

Mais surmontant les épouvantes,
Faible cœur saignât chaque soir,
La clarté frêle et palpitante
Crispe son éternel espoir

 

22 août 1940

L'assassinat:

Transfert de Jean Zay : le rôle de la milice

Le 20 juin 1944, trois miliciens venus de Vichy sous l'autorité de Maret, Cordier, Develle et Millou, chef du service de la sécurité à Vichy, viennent enlever Jean Zay de la prison de Riom. Ils sont munis d'un ordre de transfert à Melun signé par Baillet, directeur de l'administration pénitentiaire, également milicien, accompagné d'instructions de Clémoz, chef de cabinet de Darnand.

Exécution sommaire

Ordre de transfert

Se faisant passer pour des résistants, les miliciens conduisent Jean Zay, en voiture, dans les bois de Cusset, près de Vichy. Ils le font descendre de voiture. L'un d'eux le matraque, puis Develle l'abat, d'une rafale de mitraillette. Les assassins dépouillent le corps de ses vêtements, lui arrachent son alliance, le jettent dans un ravin, "le Puits du Diable", qu'ils plastiquent pour empêcher toute identification.

Deux chasseurs le découvrent, par hasard, le 22 septembre 1946. Ce sont des restes sans identité qui sont enterrés anonymement à Cusset.

19 juin 1944

Mon cher petit amour bien aimé,

Voici la dernière étape, celle qui sera brève
et au bout de laquelle nous nous retrouverons unis
et tranquilles dans notre bonheur, avec nos filles.
Elle était inévitable ; il faut la supporter avec
courage et confiance, avec une certitude entière
et une patience inébranlable. Ainsi je ferai,
même loin de toi, même sans nouvelles. Chacun de nous
restera plus près que jamais de la pensée de l’autre
et lui inspirera à distance toute sa force. Je
te confie mes filles et sais comment tu les gar-
- deras ; je te confie papa, dis-lui surtout de
n'avoir aucune inquiétude d’aucune sorte ; tu
le rassureras pleinement, ainsi que Jacqueline.
Je pars plein de bonne humeur et de force.
Je n’ai jamais été si sûr de mon destin et
de ma route. J’ai le cœur et la conscience
tranquilles. Je n’ai aucune peur. J’attendrai
comme je le dois, dans la paix de ma pensée,
l’heure de vous retrouver tous.

A bientôt,
Jean Zay

Jugements et postérité:

Madelaine Zay avec son avocat

Jusqu'en 1948, en dépit des recherches entreprises, aucune trace de Jean Zay n'est retrouvée, et le mystère de sa disparition persiste.

Le 5 avril 1948, Develle, un des miliciens assassins, qui avait cherché refuge en Allemagne, puis dans un couvent italien, est arrêté au moment où il tente de débarquer en Amérique du Sud. Il avoue le crime et en révèle les circonstances.

Il ne sera jugé qu'en février 1953 par le Tribunal Militaire Permanent de Lyon. Il est seul dans le prétoire. Cordier a été abattu par des résistants, Millou est en fuite, Maret tient un salon de thé à Buenos-Aires.

Maître Floriot, son défenseur, plaide l'irresponsabilité : Develle aurait agi sous l'influence des attaques haineuses d'Henriot et des idéologues de l'antisémitisme. Alors que la peine de mort est requise, le Tribunal lui accorde les circonstances atténuantes, et le condamne aux travaux forcés à perpétuité.

Intervention de Madelaine Zay au procès Pétain

Lors du Procès Pétain en 1945, Madeleine Zay, ne pouvant se porter partie civile, demande à être entendue comme témoin, pour que soit reconnue la responsabilité de celui qui, en maintenant Jean Zay en prison, l'avait livré à la Milice. Le Président Mongibeaux refuse. Elle écrit alors une lettre qu'elle lui demande de lire en audience. Nouveau refus : "Rendant la justice et voulant conserver notre sérénité, nous ne pouvons pas nous laisser impressionner par des crisde vengeance, si compréhensibles soient-ils", déclare le Président.

Indulgence du jury et des magistrats

L'indulgence du jury suscite incompréhension et indignation. Develle, un homme sous influence des idéologues de l'antisémitisme et de la collaboration ?

Mais en 1948, lors d'un procès intenté par Madeleine Zay à "Gringoire" et "Je suis partout", journaux où s'étaient exprimés ces mêmes idéologues, les magistrats écartent le troisième chef d'accusation, celui de "provocation au meurtre". Ni Pétain, ni Henriot, ni Develle ? La responsabilité du meurtre est sans cesse déplacée et diluée.


 

Préfecture d'Orléans - retour de la

dépouille de Jean Zay le 14 mai 1948.

Hommage de la municipalité d'Orléans

Pierre Chevalier, maire, le docteur Falaize, 1er maire adjoint

Réhabilitation et postérité
 

Le 22 juin 1945, l'Assemblée Consultative Provisoire rend hommage à Jean Zay disparu, avant même son jugement de réhabilitation (5 juillet 1945). Il est cité à l'Ordre de la Nation le 11 avril 1946.

L'Université lui rend un hommage solennel en présence des Présidents de la République et du Conseil, à la Sorbonne (27 juin 1947), avant une cérémonie nationale le 14 mai 1948, à l'occasion de ses funérailles. Il est enterré à Orléans le 15 mai 1948.

Chaque année, une commémoration a lieu au cimetière d'Orléans et à la Sorbonne, à Paris, sous l'égide de l'Association des Amis de Jean Zay.

L'hommage national rendu en 1994 illustre la capacité de la société française à penser ce crime avec plus de sérénité, à en désigner sans ambiguïté les coupables, à se recueillir autour de la victime. Il souligne aussi l'importance et la qualité de l'œuvre ministérielle de Jean Zay, véritable matrice des politiques éducatives et culturelles ultérieures.

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